Le Sansetsukon

Le Sansetsukon, littéralement « bâton relié à 3 sections » est un « Nunchaku à 3 branches ». En l’appelant ainsi, on commet cependant un « barbarisme » puisque « nun » veut signifie deux (2)… Il s’agit d’une arme et non d’un outil ; qui serait d’ailleurs fort peu commode !

D’origine chinoise, le Sansetsukon aurait été longtemps l’arme favorite des convoyeurs : un bâton qui pouvait se glisser dans un sac de voyage.

 

Steve Piazza Senseï avec le Sansetsukon

La légende (chinoise) raconte qu’un maître de bâton, agressé, ait cassé ce dernier, probablement sur la tête d’un malandrin. Au village suivant, il aurait demandé au forgeron de relier les deux extrémités par une chaîne. Les routes de l’Empire du Milieu n’étant décidément pas très sûres (et son bâton peut être un peu fatigué), il ne tarda pas à rééditer la fracture avec l’autre extrémité. Après une seconde halte chez un forgeron, les trois morceaux du bâton étaient reliés par des chaînes et le Sansetsukon était né!

 

L’intérêt de cette arme est justement associé à sa maniabilité et à son imprévisibilité. Le troisième bâton peut frapper par dessus une parade. De plus, les deux extrémités, très mobiles, peuvent se manipuler comme deux bâtons courts. Ajoutez à cela toutes sortes de techniques de moulinet et vous aurez quelques bosses de plus ainsi qu’une réelle estime de cette belle arme ; qui reste toujours suffisamment difficile pour vous réserver de longues heures d’étude.

Les Kama

Bien évidemment, cet outil de paysan par excellence, comportant une lame acérée comme rasoir, elle a été largement utilisée par le peuple, à Okinawa comme ailleurs ; nos « jacqueries », faucilles et faux tinrent lieu d’épées et de hallebardes pour les paysans.

Tous les types de Kama

 

 

Les Okinawaiens disposent de plusieurs types de Kama, pour les différents usages, selon que les végétaux ou fruits à couper soient plus ou moins résistants ou ligneux. Les plus utilisées en Kobudo se trouvent encore au rayon « outils agricoles » des supermarchés okinawaiens contemporains! Il s’agit d’une faucille légère, à lame placée à angle droit par rapport au manche, et très affutée. Le manche est de la longueur de l’avant bras qu’il peut venir renforcer pour certaines parades.

 

Les anciens ont imaginé de manier ces Kama par paire, ce qui leur confère une grande efficacité et une redoutable difficulté de manipulation! L’utilisation des Kama en travail avec partenaire a d’ailleurs valu, outre quelques estafilades, de beaux cauchemars à certains kobudokas… Ceci dit, l’arme reste fascinante.

Pour achever de vous impressionner, sachez qu’il existe une variante, particulièrement difficile, où les Kama sont attachés aux poignets par des ficelles de plus de 1,50m. La manipulation, très dangereuse, est réservée à un travail pour des grades au dessus du 5ème Dan